Nina en avait la chair de poule.

Les rayons du soleil matinal illuminant la cellule de la jeune Nina, apportaient en plus d’une chaleur étouffante le présage d’une journée bien chargée. Elle ne comprenait toujours pas comment et pourquoi elle avait atterri ici mais ce dont elle était sûre, c’est qu’elle avait pris perpète.  

Elle tenta à maintes reprises de soutirer plus de détails sur la raison de son incarcération auprès des gardiens.

  • Messieurs, qu’ai-je fais pour mériter une telle condition ? Quel être vivant est capable de rester enfermé dans un lieu si exigu qu’il en est difficile de se mouvoir ? Je m’ennuie à mourir ici.

Elle obtenait malheureusement de ses interlocuteurs toujours les mêmes réactions.

  • On se calme ma belle, tout va bien se passer. Reste tranquille, on t’apporte bientôt ta nourriture.  

Quoi ? 

Elle avait été arrachée à sa vie, coupée de sa famille, de ses amis, pour demeurer seule, cloisonnée sans raison entre ces quatre murs ? Elle ne pouvait s’y résoudre. Quelle société permettait cela ? N’existait-il pas une justice sur cette planète ?

Elle interrogea également ses voisins de cellule, peut-être qu’eux savaient. Mais quelle fût sa déception lorsqu’elle réalisa qu’eux aussi ignoraient le motif de leur emprisonnement. Certains même étaient arrivés il y a si longtemps, qu’ils ne se rappelaient pas de leur vie en liberté. Mais que leur avait-on fait, pourquoi étaient-ils tous amnésiques ? 

Nina en avait la chair de poule.

Les lieux de vies étaient si restreints que cela déclenchait de temps en temps des bagarres dans les cellules les plus peuplées, des hurlements de douleur se faisaient entendre à travers tout l’établissement. Nina n’aimait vraiment pas ça. Ceux, qui comme elle, écopaient leur peine en solitaire venaient parfois à s’auto-mutiler afin d’oublier la tristesse dans laquelle on les avait cloisonnés. Des bruits courraient que certains mêmes, allaient, jusqu’à mettre fin à leurs jours.

Nina s’était déjà surprise en flagrant délit d’y réfléchir sérieusement. C’est vrai se répétait-elle, la mort ne me serait-elle finalement pas salutaire ? Quels sont les intérêts d’une vie sans liberté ? 

Le soleil s’était élevé dans le ciel et elle savait qu’ils allaient bientôt arriver. Elle n’appréciait guère leur présence et encore moins le regard insistant qu’ils portaient sur son corps. Qui étaient-ils pour s’octroyer le droit de la reluquer ainsi en prenant un malin plaisir ? Elle, qui n’avait quelconque endroit où se réfugier afin de mettre fin à cette incessante humiliation publique.

Des cris stridents retentirent non loin de sa cellule, ils ne ressemblaient en rien à ceux de ses compatriotes mais bel et bien à des hurlements d’enfants humains qui signalaient l’ouverture du zoo.

Nina soupira et alla se cacher dans un coin de sa cage, comme elle le faisait depuis des années.

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